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[Mis à jour le 15 juin 2022 à 10h07] "Pour la première fois de la Ve République, un président nouvellement élu ne parvient pas à obtenir une majorité à l'élection législative qui suit", jubilait Jean-Luc Mélenchon lors de son discours en réaction aux résultats du premier tour des législatives. Balayant les projections en sièges au 2e tour, moins flatteuses, qui "n'ont aucun sens sinon celui de maintenir une illusion", le leader Insoumis appelait les Français "à déferler dimanche prochain, pour rejeter définitivement les projets funestes de la majorité". Sur le compte Twitter du leader Insoumis, on peut également lire "Si vous ne voulez pas de Macron : votez Nupes", une phrase qui s'apparente à une incitation au vote barrage. Dans le même temps, depuis plus d'un mois, Jean-Luc Mélenchon demande aux Français de l'élire Premier ministre. Alors la Nupes, future force d'opposition à l'Assemblée ou potentielle détentrice de la majorité ? Un éclairage s'impose quant aux desseins de cette nouvelle nuance qui porte les couleurs de la gauche.

25,7%. C'est le score obtenu au premier tour des législatives par la Nupes, la coalition de la gauche emmenée par Jean-Luc Mélenchon. Un résultat assez élevé pour défier la majorité présidentielle qui obtient sensiblement le même score. De fait, le patron de la France Insoumise, parvenu à fédérer les partis autour du programme de cette nuance politique, souhaite imposer la gauche comme la majorité au sein du Parlement, et devenir Premier ministre. Avec 385 candidats qualifiés au second tour, la gauche enregistre une nette progression par rapport aux 145 figures (alors réparties entre les différents partis) présentes au duel du second tour dans les 572 circonscriptions de l'élection 2017. "La vérité est que le parti présidentiel, au terme du premier tour, est battu et défait", a déclaré, tout sourire, le leader Insoumis dans un discours en réaction aux résultats. Mais avec près de 280 duels Ensemble contre Nupes au second tour, soit plus d'une centaine de plus que les 127 duels de 2017, la compétition s'annonce très rude. Peut-il réellement entrer à Matignon?

Quel est l'enjeu de ces législatives pour Jean-Luc Mélenchon et la Nupes ?

Le 12 au soir, Jean-Luc Mélenchon n'a pas perdu de temps pour s'exprimer sur les résultats de la Nupes au premier tour des législatives. "J'appelle notre peuple à déferler dimanche prochain pour rejeter définitivement les projets funestes de la majorité de Monsieur Macron", a-t-il lancé à ses électeurs, et aux très nombreux abstentionnistes (plus de 52%) de ce premier round. Il a ainsi évoqué toutes les mesures de la majorité présidentielle que sa formation compte bloquer ou ralentir en obtenant une majorité à l'Assemblée, telles que "la retraite à 65 ans" ou "le travail forcé pour le RSA". A la place de ce modèle, il a appelé les Français à voter pour des prix bloqués, pour l'augmentation du Smic à 1500 euros et pour le déblocage de l'indice des fonctionnaires. "Dans un mois, la retraite à 60 ans sera en débat et qui sait, la titularisation des 800 000 contractuels de la fonction publique", a-t-il ajouté. Ce sont donc les ambitions portées par les partis de gauche réunis au sein de la Nupes, qui peuvent aujourd'hui se targuer d'avoir envoyé 385 candidats au second tour, bien plus que les 145 qu'ils étaient séparément parvenus à porter au second tour en 2017, comme l'explique Le Monde. Alors qu'il y a cinq ans, les duels principaux opposaient la formation d'Emmanuel Macron aux Républicains, avec cette configuration dans 234 des 573 tours, ils retombent aujourd'hui à 18, et laissent la place aux 276 affrontements Ensemble-Nupes pour ce second tour. 

Le premier tour a donc été un tournant dans la répartition habituelle des sièges entre les formations politiques. Mais l'enjeu majeur reste celui de dimanche prochain. Et, à ce jeu-là, la Nupes n'est pas assurée de l'emporter. C'est en tout cas ce qu'avance la plupart des projections des instituts de sondage. Ipsos-Sopra Steria pour France Télévisions, Radio France et France Médias Monde a notamment révélé son estimation à l'issue de ce premier tour : la majorité présidentielle ressort vainqueur avec entre 255 et 295 députés envoyés au Palais-Bourbon. Ce nombre, élevé, est en réalité largement inférieur au 346 qui siégeaient à l'Assemblée sous les couleurs d'Ensemble ces cinq dernières années. Et, à moins d'une très belle performance, l'actuelle majorité présidentielle pourrait rater le seuil de la majorité absolue, fixé à 289 sièges. Mais tout de même : Ensemble obtiendrait au moins la majorité relative, ce qui laisse entre 150 et 190 députés pour la Nupès, toujours selon la projection Ipsos. C'est assez pour priver Emmanuel Macron de la majorité absolue, mais pas pour la détenir soi-même. 

 

Quels sont les divers scénarios envisagés pour le second tour ?

Pour la Nupes, qui se présente comme la troisième force politique française depuis les 21,95% de voix récoltés par Jean-Luc Mélenchon lors du premier tour de la présidentielle, l'enjeu est de taille. Les partis de gauche réunis dans cette union populaire entendent obtenir la majorité parlementaire pour peser sur les politiques du gouvernement, et, surtout, permettre à leur leader, Jean-Luc Mélenchon, de devenir Premier ministre. Cet objectif, il l'a révélé dès le lendemain de la présidentielle, dans une déclaration solennelle faite sur le plateau de BFMTV. Une requête surprenante, puisque le chef du gouvernement n'est pas élu mais nommé par le président de la République, comme l'indique l'article 8 de la Constitution. Pourtant, l'ambition de Jean-Luc Mélenchon n'est pas irréalisable. Car, nous dit l'article 49 de la Constitution, dans un cas particulier, le chef de l'Etat peut être contraint de choisir un Premier ministre au sein du camp adverse : si un parti d'opposition remporte une majorité aux élections législatives. Pour obtenir la confiance de l'Assemblée, Emmanuel Macron devra alors nommer Premier ministre la personne choisie par l'alliance politique qui détient la majorité. C'est en tout cas ce qu'ont fait tous les présidents confrontés à une cohabitation dans l'histoire de la Ve République, en nommant le chef de la majorité. "Il n'aura pas d'autre choix que d'accepter la cohabitation car nous ne voterons pas la confiance", martelait quant à lui Jean-Luc Mélenchon, soucieux de rappeler ce qui pourrait advenir si Emmanuel Macron nommait un autre Premier ministre que lui, ou du moins une personnalité qui ne serait pas issue de la Nupes. 

Mais d'après les sondages, ce scénario est quelque peu improbable. En revanche, la possibilité de décrocher une majorité relative se dessine de manière crédible. Dans ce cas de figure, le gouvernement disposerait du groupe le plus important à l'Assemblée nationale, sans atteindre le seuil de 289 députés. Dès lors, l'exécutif pourrait être entravé dans l'application de son programme, car le nombre de députés de l'opposition serait supérieur à celui de la majorité. Alors, pour chaque projet de loi, une alliance serait requise, ce qui pourrait donner une situation de paralysie politique. Mais chez la Nupes, le projet coince un peu : malgré les accords entre les principaux partis, elle fait face à des candidatures de gauche dissidentes, notamment chez les socialistes, qui pourraient bien capter quelques pourcentages. L'union promet donc une belle opération pour les partis de gauche, mais obtenir une majorité qui permettrait à Jean-Luc Mélenchon de prétendre au poste de Premier ministre ne s'annonce pas simple.

 

Jean-Luc Mélenchon souhaite devenir Premier ministre

"Bah si bonhomme, tu vas le nommer". C'est la phrase provocatrice que Manuel Bompard a indirectement adressée au président de la République lors de son passage dans la 4e circonscription des Bouches-du-Rhône, là où concourt pour remplacer Jean-Luc Mélenchon, qui en fut le député ces cinq dernières années. L'ex-directeur de campagne du leader Insoumis faisait ici référence à sa nomination en tant que Premier ministre qu'Emmanuel Macron sera contraint de prononcer s'il advenait que la Nupès, union des gauches portée par Jean-Luc Mélenchon, remportait une majorité à l'issue des législatives qui débutent ce dimanche. Ce souhait de devenir le chef du gouvernement, le vétéran de la gauche l'a formulé dès le lendemain de la présidentielle en appelant, lors d'une interview diffusée en direct sur BFMTV, les Français à l' "élire Premier ministre" via une victoire de la gauche au "troisième tour ", celui des législatives. "Si ça ne convient pas au président, il peut s'en aller, moi je ne m'en irai pas", avait-il affirmé face caméra, prêt à tout pour faire appliquer le programme de la Nupès, en particulier " l'augmentation du SMIC à 1400 €". Au lendemain du premier tour, l'ambition est intacte. Jean-Luc Mélenchon entend toujours s'installer à Matignon à l'issue du second tour législatives. "La majorité présidentielle est en passe de devenir la minorité présidentielle", déclarait même sur France 2 le premier Secrétaire du PS Olivier Faure, enjoué comme les autres cadres de la gauche à l'idée de "déferler" à l'Assemblée.

Pourquoi Jean-Luc Mélenchon ne s'est-il pas présenté à ces élections législatives ?

Député de la 4e circonscription des Bouches-du-Rhône depuis 2017, Jean-Luc Mélenchon a décidé de ne pas se présenter à sa réélection pour ces législatives. A la place, il préfère "passer la main", dans l'objectif de mettre la lumière sur les nouvelles générations d'Insoumis, auxquelles il s'était notamment adressé lors de son discours de réaction aux résultats du premier tour de la présidentielle : "Faites-mieux !", leur avait-il lancé. Et le relais est passé à une personnalité centrale, son ex directeur de campagne Manuel Bompard. " C'est Bompard qui sera candidat. Dans les Insoumis, c'est une figure parmi les plus éminentes de la nouvelle génération. Je vous le confie, élisez-le", a-t-il déclaré devant les Marseillais réunis pour un meeting le mois dernier.

Ne pas se représenter a été pour Jean-Luc Mélenchon la manière d'envoyer un signal sur ses intentions réelles : se détacher des attaches partisanes, ou du moins des stratégies politiques, pour porter la bataille au niveau national et s'imposer comme Premier ministre du pays. C'est notamment ce qu'expliquait au Parisien le député de Seine-Saint-Denis et porte-parole du mouvement LFI Alexis Corbière, qui estimait que son leader "optimisait" pour être "le plus disponible dans cette campagne nationale des législatives dont l'objectif est la victoire". Finalement, Manuel Bompard s'est placé en tête dans la circonscription marseillaise avec 56,03% des voix. Malgré ce score élevé, il devra passer par un second tour, le taux de participation n'ayant été que de 38,11% dans le centre-ville de Marseille. Il affrontera Najat Akodad, le candidat LREM qui le suit de loin, à 14,87% de voix recueillies. 

Quel est le programme de Jean-Luc Mélenchon et de la Nupes ?

Les quatre principaux partis composant l'alliance se sont entendus sur plus de 650 propositions programmatiques communes. Ce programme a pour socle celui de Jean-Luc Mélenchon et de l'Union populaire pour la présidentielle 2022, intitulé L'avenir en commun. Parmi les propositions communes de la Nupes, on retrouve la hausse du Smic à 1500€, la baisse de l'âge légal de départ en retraite à 60 ans, la mise en place d'une "planification écologique", ou encore la création d'une "allocation autonomie" pour les jeunes. Le programme de la Nupes signale également les points de divergences existant entre les différentes formations, "qui seront mis à la sagesse de l'Assemblée".

Quel score a fait Jean-Luc Mélenchon à l'élection présidentielle 2022 ?

Jean-Luc Mélenchon a pris la 3e place du 1e tour de la présidentielle 2022. Avec 21,95% des suffrages exprimés, il a échoué à 1,2 points de Marine Le Pen et du second tour. Il a ainsi amélioré son résultat par rapport au 1e tour de 2017, où il était arrivé en 4e position derrière François Fillon, avec 19,58% des voix. C'était la 3e présidentielle de Jean-Luc Mélenchon : en 2012, il était déjà arrivé 4e du 1e tour, mais avec seulement 11,1% des voix, loin derrière François Hollande (28,63).



source https://www.linternaute.com/actualite/politique/1374457-jean-luc-melenchon-premier-ministre-toujours-possible/

Jean-Luc Mélenchon : peut-il encore devenir Premier ministre ?

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[Mis à jour le 15 juin 2022 à 10h07] "Pour la première fois de la Ve République, un président nouvellement élu ne parvient pas à obtenir une majorité à l'élection législative qui suit", jubilait Jean-Luc Mélenchon lors de son discours en réaction aux résultats du premier tour des législatives. Balayant les projections en sièges au 2e tour, moins flatteuses, qui "n'ont aucun sens sinon celui de maintenir une illusion", le leader Insoumis appelait les Français "à déferler dimanche prochain, pour rejeter définitivement les projets funestes de la majorité". Sur le compte Twitter du leader Insoumis, on peut également lire "Si vous ne voulez pas de Macron : votez Nupes", une phrase qui s'apparente à une incitation au vote barrage. Dans le même temps, depuis plus d'un mois, Jean-Luc Mélenchon demande aux Français de l'élire Premier ministre. Alors la Nupes, future force d'opposition à l'Assemblée ou potentielle détentrice de la majorité ? Un éclairage s'impose quant aux desseins de cette nouvelle nuance qui porte les couleurs de la gauche.

25,7%. C'est le score obtenu au premier tour des législatives par la Nupes, la coalition de la gauche emmenée par Jean-Luc Mélenchon. Un résultat assez élevé pour défier la majorité présidentielle qui obtient sensiblement le même score. De fait, le patron de la France Insoumise, parvenu à fédérer les partis autour du programme de cette nuance politique, souhaite imposer la gauche comme la majorité au sein du Parlement, et devenir Premier ministre. Avec 385 candidats qualifiés au second tour, la gauche enregistre une nette progression par rapport aux 145 figures (alors réparties entre les différents partis) présentes au duel du second tour dans les 572 circonscriptions de l'élection 2017. "La vérité est que le parti présidentiel, au terme du premier tour, est battu et défait", a déclaré, tout sourire, le leader Insoumis dans un discours en réaction aux résultats. Mais avec près de 280 duels Ensemble contre Nupes au second tour, soit plus d'une centaine de plus que les 127 duels de 2017, la compétition s'annonce très rude. Peut-il réellement entrer à Matignon?

Quel est l'enjeu de ces législatives pour Jean-Luc Mélenchon et la Nupes ?

Le 12 au soir, Jean-Luc Mélenchon n'a pas perdu de temps pour s'exprimer sur les résultats de la Nupes au premier tour des législatives. "J'appelle notre peuple à déferler dimanche prochain pour rejeter définitivement les projets funestes de la majorité de Monsieur Macron", a-t-il lancé à ses électeurs, et aux très nombreux abstentionnistes (plus de 52%) de ce premier round. Il a ainsi évoqué toutes les mesures de la majorité présidentielle que sa formation compte bloquer ou ralentir en obtenant une majorité à l'Assemblée, telles que "la retraite à 65 ans" ou "le travail forcé pour le RSA". A la place de ce modèle, il a appelé les Français à voter pour des prix bloqués, pour l'augmentation du Smic à 1500 euros et pour le déblocage de l'indice des fonctionnaires. "Dans un mois, la retraite à 60 ans sera en débat et qui sait, la titularisation des 800 000 contractuels de la fonction publique", a-t-il ajouté. Ce sont donc les ambitions portées par les partis de gauche réunis au sein de la Nupes, qui peuvent aujourd'hui se targuer d'avoir envoyé 385 candidats au second tour, bien plus que les 145 qu'ils étaient séparément parvenus à porter au second tour en 2017, comme l'explique Le Monde. Alors qu'il y a cinq ans, les duels principaux opposaient la formation d'Emmanuel Macron aux Républicains, avec cette configuration dans 234 des 573 tours, ils retombent aujourd'hui à 18, et laissent la place aux 276 affrontements Ensemble-Nupes pour ce second tour. 

Le premier tour a donc été un tournant dans la répartition habituelle des sièges entre les formations politiques. Mais l'enjeu majeur reste celui de dimanche prochain. Et, à ce jeu-là, la Nupes n'est pas assurée de l'emporter. C'est en tout cas ce qu'avance la plupart des projections des instituts de sondage. Ipsos-Sopra Steria pour France Télévisions, Radio France et France Médias Monde a notamment révélé son estimation à l'issue de ce premier tour : la majorité présidentielle ressort vainqueur avec entre 255 et 295 députés envoyés au Palais-Bourbon. Ce nombre, élevé, est en réalité largement inférieur au 346 qui siégeaient à l'Assemblée sous les couleurs d'Ensemble ces cinq dernières années. Et, à moins d'une très belle performance, l'actuelle majorité présidentielle pourrait rater le seuil de la majorité absolue, fixé à 289 sièges. Mais tout de même : Ensemble obtiendrait au moins la majorité relative, ce qui laisse entre 150 et 190 députés pour la Nupès, toujours selon la projection Ipsos. C'est assez pour priver Emmanuel Macron de la majorité absolue, mais pas pour la détenir soi-même. 

 

Quels sont les divers scénarios envisagés pour le second tour ?

Pour la Nupes, qui se présente comme la troisième force politique française depuis les 21,95% de voix récoltés par Jean-Luc Mélenchon lors du premier tour de la présidentielle, l'enjeu est de taille. Les partis de gauche réunis dans cette union populaire entendent obtenir la majorité parlementaire pour peser sur les politiques du gouvernement, et, surtout, permettre à leur leader, Jean-Luc Mélenchon, de devenir Premier ministre. Cet objectif, il l'a révélé dès le lendemain de la présidentielle, dans une déclaration solennelle faite sur le plateau de BFMTV. Une requête surprenante, puisque le chef du gouvernement n'est pas élu mais nommé par le président de la République, comme l'indique l'article 8 de la Constitution. Pourtant, l'ambition de Jean-Luc Mélenchon n'est pas irréalisable. Car, nous dit l'article 49 de la Constitution, dans un cas particulier, le chef de l'Etat peut être contraint de choisir un Premier ministre au sein du camp adverse : si un parti d'opposition remporte une majorité aux élections législatives. Pour obtenir la confiance de l'Assemblée, Emmanuel Macron devra alors nommer Premier ministre la personne choisie par l'alliance politique qui détient la majorité. C'est en tout cas ce qu'ont fait tous les présidents confrontés à une cohabitation dans l'histoire de la Ve République, en nommant le chef de la majorité. "Il n'aura pas d'autre choix que d'accepter la cohabitation car nous ne voterons pas la confiance", martelait quant à lui Jean-Luc Mélenchon, soucieux de rappeler ce qui pourrait advenir si Emmanuel Macron nommait un autre Premier ministre que lui, ou du moins une personnalité qui ne serait pas issue de la Nupes. 

Mais d'après les sondages, ce scénario est quelque peu improbable. En revanche, la possibilité de décrocher une majorité relative se dessine de manière crédible. Dans ce cas de figure, le gouvernement disposerait du groupe le plus important à l'Assemblée nationale, sans atteindre le seuil de 289 députés. Dès lors, l'exécutif pourrait être entravé dans l'application de son programme, car le nombre de députés de l'opposition serait supérieur à celui de la majorité. Alors, pour chaque projet de loi, une alliance serait requise, ce qui pourrait donner une situation de paralysie politique. Mais chez la Nupes, le projet coince un peu : malgré les accords entre les principaux partis, elle fait face à des candidatures de gauche dissidentes, notamment chez les socialistes, qui pourraient bien capter quelques pourcentages. L'union promet donc une belle opération pour les partis de gauche, mais obtenir une majorité qui permettrait à Jean-Luc Mélenchon de prétendre au poste de Premier ministre ne s'annonce pas simple.

 

Jean-Luc Mélenchon souhaite devenir Premier ministre

"Bah si bonhomme, tu vas le nommer". C'est la phrase provocatrice que Manuel Bompard a indirectement adressée au président de la République lors de son passage dans la 4e circonscription des Bouches-du-Rhône, là où concourt pour remplacer Jean-Luc Mélenchon, qui en fut le député ces cinq dernières années. L'ex-directeur de campagne du leader Insoumis faisait ici référence à sa nomination en tant que Premier ministre qu'Emmanuel Macron sera contraint de prononcer s'il advenait que la Nupès, union des gauches portée par Jean-Luc Mélenchon, remportait une majorité à l'issue des législatives qui débutent ce dimanche. Ce souhait de devenir le chef du gouvernement, le vétéran de la gauche l'a formulé dès le lendemain de la présidentielle en appelant, lors d'une interview diffusée en direct sur BFMTV, les Français à l' "élire Premier ministre" via une victoire de la gauche au "troisième tour ", celui des législatives. "Si ça ne convient pas au président, il peut s'en aller, moi je ne m'en irai pas", avait-il affirmé face caméra, prêt à tout pour faire appliquer le programme de la Nupès, en particulier " l'augmentation du SMIC à 1400 €". Au lendemain du premier tour, l'ambition est intacte. Jean-Luc Mélenchon entend toujours s'installer à Matignon à l'issue du second tour législatives. "La majorité présidentielle est en passe de devenir la minorité présidentielle", déclarait même sur France 2 le premier Secrétaire du PS Olivier Faure, enjoué comme les autres cadres de la gauche à l'idée de "déferler" à l'Assemblée.

Pourquoi Jean-Luc Mélenchon ne s'est-il pas présenté à ces élections législatives ?

Député de la 4e circonscription des Bouches-du-Rhône depuis 2017, Jean-Luc Mélenchon a décidé de ne pas se présenter à sa réélection pour ces législatives. A la place, il préfère "passer la main", dans l'objectif de mettre la lumière sur les nouvelles générations d'Insoumis, auxquelles il s'était notamment adressé lors de son discours de réaction aux résultats du premier tour de la présidentielle : "Faites-mieux !", leur avait-il lancé. Et le relais est passé à une personnalité centrale, son ex directeur de campagne Manuel Bompard. " C'est Bompard qui sera candidat. Dans les Insoumis, c'est une figure parmi les plus éminentes de la nouvelle génération. Je vous le confie, élisez-le", a-t-il déclaré devant les Marseillais réunis pour un meeting le mois dernier.

Ne pas se représenter a été pour Jean-Luc Mélenchon la manière d'envoyer un signal sur ses intentions réelles : se détacher des attaches partisanes, ou du moins des stratégies politiques, pour porter la bataille au niveau national et s'imposer comme Premier ministre du pays. C'est notamment ce qu'expliquait au Parisien le député de Seine-Saint-Denis et porte-parole du mouvement LFI Alexis Corbière, qui estimait que son leader "optimisait" pour être "le plus disponible dans cette campagne nationale des législatives dont l'objectif est la victoire". Finalement, Manuel Bompard s'est placé en tête dans la circonscription marseillaise avec 56,03% des voix. Malgré ce score élevé, il devra passer par un second tour, le taux de participation n'ayant été que de 38,11% dans le centre-ville de Marseille. Il affrontera Najat Akodad, le candidat LREM qui le suit de loin, à 14,87% de voix recueillies. 

Quel est le programme de Jean-Luc Mélenchon et de la Nupes ?

Les quatre principaux partis composant l'alliance se sont entendus sur plus de 650 propositions programmatiques communes. Ce programme a pour socle celui de Jean-Luc Mélenchon et de l'Union populaire pour la présidentielle 2022, intitulé L'avenir en commun. Parmi les propositions communes de la Nupes, on retrouve la hausse du Smic à 1500€, la baisse de l'âge légal de départ en retraite à 60 ans, la mise en place d'une "planification écologique", ou encore la création d'une "allocation autonomie" pour les jeunes. Le programme de la Nupes signale également les points de divergences existant entre les différentes formations, "qui seront mis à la sagesse de l'Assemblée".

Quel score a fait Jean-Luc Mélenchon à l'élection présidentielle 2022 ?

Jean-Luc Mélenchon a pris la 3e place du 1e tour de la présidentielle 2022. Avec 21,95% des suffrages exprimés, il a échoué à 1,2 points de Marine Le Pen et du second tour. Il a ainsi amélioré son résultat par rapport au 1e tour de 2017, où il était arrivé en 4e position derrière François Fillon, avec 19,58% des voix. C'était la 3e présidentielle de Jean-Luc Mélenchon : en 2012, il était déjà arrivé 4e du 1e tour, mais avec seulement 11,1% des voix, loin derrière François Hollande (28,63).



source https://www.linternaute.com/actualite/politique/1374457-jean-luc-melenchon-premier-ministre-toujours-possible/

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