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Nationalisation d'EDF : 100% du capital détenu par l'Etat ? Ce que ça peut changer

"Je vous confirme aujourd'hui l'intention de l'Etat de détenir 100% du capital d'EDF", a annoncé Elisabeth Borne au cours de son discours de politique générale, ce mercredi après-midi à l'Assemblée nationale. Autrement dit, l'Etat s'apprête à nationaliser le premier producteur et fournisseur d'électricité de France. Ou plutôt, à le renationaliser, car les capitaux de l'entreprise étaient détenus à 100% par l'Etat jusqu'en 2005. Cette annonce ne sort pas de nulle part : déjà le 14 juin, sur Europe 1, la ministre de la transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, déclarait que la nationalisation d'EDF n'était "pas exclue", justifiant : "C'est un projet qui va nous permettre d'accélérer sur les énergies renouvelables, mais qui va aussi nous permettre d'accélérer sur le nucléaire, parce qu'il ne faut pas prendre de retard".

Que changerait en réalité une nationalisation d'EDF ? Rappelons d'abord que l'Etat possède déjà 84% du capital de l'entreprise. Rappelons aussi que l'entreprise connait de grandes difficultés financières. "Cette évolution permettra à EDF de renforcer sa capacité à mener dans les meilleurs délais des projets ambitieux et indispensables pour notre avenir énergétique", a développé Elisabeth Borne devant les députés. Le but serait donc, pour l'Etat, de donner au producteur d'électricité l'orientation qu'il souhaite et d'investir massivement dans la transition énergétique. A en croire les précédentes déclarations d'Agnès Pannier-Runacher, il s'agirait de développer les énergies renouvelables, mais surtout de mener à bien le projet de développement de six nouvelles centrales EPR, c'est-à-dire de développer l'énergie nucléaire. "La transition énergétique passe par le nucléaire", a confirmé Elisabeth Borne à l'Assemblée ce mercredi 6 juillet.

Toutefois, les choses pourraient ne pas être aussi simples. Car ce n'est pas la première fois qu'Emmanuel Macron est tenté de nationaliser EDF. Lors de son premier mandat, déjà, l'exécutif avait travaillé sur le plan "Hercule" (puis "Grand EDF"), dont le but était de scinder EDF en trois entreprises distinctes : EDF bleu, concentrée sur l'énergie nucléaire, EDF vert sur le renouvelable et EDF azur sur l'hydraulique. L'Etat comptait nationaliser EDF bleu et ouvrir les deux autres à la concurrence. Ce projet, rejeté par l'opposition, les syndicats et la commission européenne, laquelle redoutait un monopole d'Etat, a finalement été abandonné à l'été 2021. Quel sera le plan de l'exécutif cette fois-ci ? Si l'on se tient à ce qu'a dit Agnès Pannier-Runacher en juin, il ne s'agit plus pour l'Etat de se séparer de la filiale renouvelable, mais bien de la développer en parallèle du nucléaire.

Combien coûterait à l'Etat la nationalisation d'EDF ?

L'Etat détient déjà 84% du capital de l'entreprise, rappelons-le. Par conséquent, selon Europe 1, sa nationalisation complète ne lui coûterait qu'entre cinq et six milliards d'euros. En revanche, EDF connait actuellement des difficultés économiques et s'est beaucoup endettée. A moyen terme, l'Etat devrait donc beaucoup investir dans l'entreprise. D'autant que le projet du gouvernement de construire six centrales EPR dans les prochaines années est estimé à 60 milliards d'euros par Agnès Pannier-Runacher. A noter cependant que, depuis l'annonce d'Elisabeth Borne d'une nationalisation à l'Assemblée, ce mercredi après-midi, le cours d'EDF en bourse a brusquement décollé.



source https://www.linternaute.com/actualite/economie/2643051-nationalisation-d-edf-ce-que-ca-peut-changer/

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